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Pensées 2156 à 2160

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.
Q : 1750-1751.
S : 1754-1755.
V : 1754.

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Pensées, volume III

2156

On disoit du conte de Boulinviliers qu’il ne scavoit le passe le present ny l’avenir[1] il estoit historien, il avoit une jeune femme, et il estoit astrologue[2] !

- - - - -

Main principale M

2157

{f.353r} * Mis dans le roman[1]
Les mahometans ont touts les jours devant les yeux des exemples d’evenemens si inatendus de faits si extraordinaires, d’effets du pouvoir arbitraire qu’ils doivent estre naturelement portés a croire la doctrine d’un destin rigide qui conduit tout, dans nos climats ou le pouvoir est moderé nos actions sont ordinairement soumises aux regles de la prudence et notre bonne ou notre bon mauvaise fortune est ordinairement l’effet de notre sagesse nous n’avons donc pas la pensée d’une fatalité aveugle, dans les romans d’Orient vous voyes les hommes incessament conduits par cette fatalité aveugle et le destin rigide
Les Persans (est il dit dans une note des Mille et un jour tom 2 p 18 faite par Mr Petils de la Croix) croyant que tout ce qui doit arriver jusqu’a la fin du monde est ecrit sur une table de lumiere apellée louh louh. avec une plume de feu apellée calamazer et l’ecriture qui est dessus se nome caza ou cadar c’est a dire la predestination inevitable[2] :
Bon pour mettre dans ma preface

Main principale M

2158

{f.353v} Je disois a l’occasion des disputes du clergé et du parlement et l’exil de celui-cy en 1753 c’est un trop grand coup pour une superstition mourante le clergé a perdu l’amour de la nation, il est bien dupe il prend la heine pour du respect[1]

- - - - -

Main principale M

2159

Je disois de milord Bullimbrook  sur son appologie[1] contre le pretendant c’est contre le roy regnant qu’il devoit plutost faire son appologie il n’y a point d’apologie a faire quand elle ne ne peut qu’achever d’accabler un prince malheureux : milord Hide[2] disoit de lui je ne l’ay jamais quitté sans l’admirer davantage et l’estimer moins :

- - - - -

Main principale M

2160

Les regles ne sont faittes que pour conduire les sots par la main les meres ont mille regles pour conduire leurs petites filles elles en diminuent leurs regles a mesure qu’elles grandissent et enfin elles les reduisent a une seule

Main principale M


2156

n1.

Le mot serait du cardinal Fleury, selon une note de Voltaire (lettre à Fontenelle de juin 1721, dans l’édition de 1748 de ses Œuvres, Dresde, G. C. Walther ; Voltaire’s Correspondence, T. Besterman (éd.), Genève, Institut et Musée Voltaire, 1953, vol. I, 1704-1725, lettre 90, note 2, p. 130).

2156

n2.

Henri de Boulainvilliers (1658-1722) avait épousé en secondes noces Claude-Catherine d’Alègre morte en 1723 ; voir Correspondance I, p. 54. Sur Boulainvilliers historien, voir nº 795, 925, note 1, 948, 1184, 1302, note 1 ; EL, XXX, 10. Féru d’astrologie judiciaire, il laissa des manuscrits inédits sur le sujet (Mathieu Marais, Journal de Paris, t. II, 1722-1727, H. Duranton et R. Granderoute (éd.), Saint-Étienne, Publications de l’Université de Saint-Étienne, 2004, p. 461-462). Montesquieu l’a sans doute connu à partir de 1717, par l’intermédiaire de Fréret ou de l’abbé Lama qui séjourna chez le comte cette même année (Spicilège, nº 365, note 1) ; sur le personnage et son œuvre, voir Diego Venturino, Le Ragioni della tradizione. Nobiltà e mondo moderno in Boulainvilliers 1658-1722, Florence, Le Lettere, 1993 ; sur l’astrologie, voir nº 54.

2157

n1.

Il s’agit d’un projet de préface pour Arsace et Isménie [env. 1748-1754] ; voir OC, t. 9, introduction, p. 308.

2157

n2.

Note de Pétis de la Croix à l’Histoire de Couloufe et de Dilara, dans Les Mille et un Jours. Contes persans, traduits en français par Pétis de Lacroix, A. Loiseleur-Deslongchamps (éd.), Paris, C. Delagrave, 1879, XXXIXe jour, p. 61 ; 1re éd. en 5 vol., Paris, veuve Ricoeur, 1710-1712.

2158

n1.

En mai 1753, quatre magistrats du parlement de Paris furent emprisonnés, cent soixante-seize autres assignés à résidence en province ; la Grand-Chambre, en grève, fut transférée le même mois à Pontoise, puis en novembre, à Soissons ; ces mesures répondaient à l’opposition parlementaire au refus des sacrements (affaire des billets de confession), nouveau rebondissement du conflit autour de la bulle Unigenitus. En 1754, Montesquieu rédige un Mémoire sur le silence à imposer sur la Constitution (OC, t. 9, p. 529-535) pour favoriser l’apaisement et préparer la « déclaration sur le silence » du 2 septembre 1754 ; voir l’article de Catherine Maire, Dictionnaire électronique Montesquieu, art. « Mémoire sur le silence à imposer sur la Constitution » [en ligne à l’adresse suivante : http://dictionnaire-montesquieu.ens-lyon.fr/index.php?id=393].

2159

n1.

Henry Saint John Bolingbroke, Apologie de Milord Bolingbroke, traduite de l’anglais, Londres, R. Francklin, 1731, in-8º, VIII-39 p. Cette brochure contient la traduction française d’un extrait du Craftsman du 22 mai 1731 et une réponse aux attaques auxquelles avait donné lieu cette première justification. Bolingbroke (voir nº 1132) s’y défendait des accusations d’infidélité à l’égard du prétendant, Jacques Francis Édouard Stuart, dit le chevalier de Saint-Georges (1688-1766), dont il s’était rapproché à la suite de son exil en France en 1715, et dont il soulignait les fautes.

2159

n2.

Henry Hyde, vicomte de Cornbury (1710-1753), devenu Lord Hyde, fils de Henry, comte de Clarendon, fut ami de Pope et de Bolingbroke. Il rencontra Montesquieu à Paris, correspondit avec lui et lui rendit visite à Bordeaux ; voir Masson, t. III, p. 1392, 1395 et 1405-1406.